En juin 2023 j’ai fait mon premier Triathlon Sprint. Pour être plus précis, je me suis fait entrainer un peu de dernière minute et je me suis inscrit deux semaines avant la course. Ce n’est pas vraiment idéal pour quelqu’un comme moi qui ne me suis jamais entrainé à un Triathlon, n’avais pas nagé depuis 5 ans et ne fais que très très rarement du vélo. Heureusement, mon entrainement pour le Marathon de Montréal me laissait la course à pied comme un espoir pour me rattraper et rendre l’épreuve moins difficile.
Voici un petit résumé de comment cela s’est passé, avant, pendant et après. D’autres articles viendront sur mes conseils pour ne pas souffrir autant que moi pour votre premier Triathlon.
Avant
Pour faire votre premier Triathlon Sprint (ou demi-triathlon), on conseille souvent de faire un programme d’entrainement sur 8 à 10 semaines avec 3-4 entrainements par semaine. Dans mon cas, en m’étant inscrit uniquement deux semaines avant, le plan d’entrainement classique était un peu compromis.
Je ne conseille pas de vous inscrire à une course deux semaines si vous n’avez pas fait de sport dans la dernière année. Vous risquez juste de souffrir pendant la course, de ne prendre aucun plaisir et surtout de vous blesser.
Je ne suis pas complètement fou, je suis actuellement très actif, je suis depuis 4 mois un plan d’entrainement pour l’alpinisme, pour mon voyage au Pérou. En parallèle, je commence tranquillement un entrainement pour le marathon de Montréal et cours entre 30 et 50 km par semaine. Et je continue de faire de l’escalade lorsqu’il reste du temps.
Si je n’étais pas dans une bonne forme, je ne me serai pas inscrit pour la course, c’est aussi pour cela que je me suis inscrit aussi tard, je ne voulais pas que la course mette à risque mon voyage d’alpinisme au Pérou qui commence le 1er juillet.
Malgré ma bonne forme, le triathlon comporte des sports spécifiques, et même si j’étais largement en forme pour faire les 5 km de course. Je ne comptais pas arriver les mains dans les poches, j’ai donc essayé de faire au mieux pour préparer le vélo et la natation.
Le vélo
Pour le vélo j’étais relativement confiant, à tort, car j’avais déjà fait une ou deux sorties autour des 40km dans les dernières années. Mais il fallait tout de même que je m’entraine un peu avant la course.
Je me suis mis à faire du bixi pour refaire un peu de vélo, j’ai pu en faire 6-8 fois sur une distance autour de 5km. C’est mieux que rien, mais loin d’être idéal. Déjà, car un bixi est loin d’être un bon vélo, mais ce n’est pas non plus le vélo que j’aurai le jour de la course.
Et en parlant de cela, c’est mon second problème, il fallait que je trouve un vélo pour la course, car mon vélo actuel ne respectait pas les règles de Triathlon Québec.
J’ai fait le tour de mes amis et Rémi m’a gentiment prêté le sien la veille de la course. Ne faites pas cela non plus, comme vous le verrez pendant la course, il est important de connaitre un peu son vélo et être à l’aise dessus le jour de la course.
La natation
Nous avons également nagé deux fois entre mon inscription et le jour de la course. Une première en piscine, où j’ai fait un peu plus d’un kilomètre. Et une deuxième fois en eau libre, dans un lac, où j’ai nagé environ 700 mètres sans pauses.
L’objectif était de voir à quoi cela allait ressembler de faire 750m de natation. J’étais très content d’avoir fait au moins une session en eau libre. Je n’en avais presque jamais fait et cela est vraiment plus différent de la nage en piscine. Et encore, dans le lac où nous avons nagé, nous sommes restés à faire des tours dans une zone où nous avions pied. Cela peut être un détail, mais en réalité le fait d’avoir pied et pouvoir n’importe quand s’arrêter est plus facile pour le mental que d’avoir des difficultés pendant une course au milieu d’un espace où on ne peut juste pas s’arrêter.
Au final les entrainements se sont bien passés pour la nage, mais j’aurai clairement dû en faire plus.
Le jour de la course
Le jour de la course est maintenant arrivé. Je vais vous raconter un peu comment j’ai vécu ma course épreuve par épreuve.
La natation
La première épreuve du triathlon c’est la natation. Il y avait forcément pas mal de stress comme avant tous les départs de courses. Mais encore plus car je commençais par l’épreuve que j’estime la plus difficile. Et nous allions nager dans le fleuve St-Laurent.
Nous partions directement de l’eau, et j’ai été rassuré en sautant à l’eau, cette dernière était à une très bonne température. J’avais vraiment peur qu’elle soit glacée.
Au moment du départ, je me lance comme une fusée, je me sens bien. Rapidement je me rends compte que je vais bien trop vite et que je ne tiendrai pas le rythme. En plus de cela, bien qu’espacé au départ, tout le monde essaye de rejoindre la trajectoire la plus rapide vers la bouée après laquelle nous devons tourner. Cela fait que nous convergeons tous vers le même point et c’est un peu le bordel, les mains et les pieds cognent sur des gens.
Je décide de passer en brasse pour reprendre un peu mon souffle et laisser passer les plus rapides. Je reprends ensuite le crawl, mais je me retrouve à nouveau rapidement à bout de souffle. Je ne me suis clairement pas assez entrainé pour maintenir un crawl en respirant tout les trois mouvements. Je repars donc en brasse.
Le mental commence a un peu jouer car je n’ai même pas fait la moitié du parcours et je me sens déjà à bout, manquant d’énergie, je sais que je suis parmi les derniers et dans les seuls à faire de la brasse. Je pense à abandonner, car je pense que je ne serai pas capable de finir les 750m de nage. En plus de cela, je vois derrière que les filles, dont le départ était 2 minutes après nous, commencent à se rapprocher. J’aimerai éviter un autre chaos au milieu de tout le monde.
Je passe en crawl à deux temps au lieu de trois. Ce sera la meilleure décision de ma course. J’arrive à atteindre la bouée de cette manière. Je suis de nouveau essoufflé et reprends un bout en brasse. Même si un certain nombre de nageuses m’ont rattrapé, je ne suis plus parmi les derniers nageurs, le crawl a été efficace.
Je passe la seconde et dernière bouée, c’est la dernière ligne droite. Je repars en crawl jusqu’à la fin.
Je sors de l’eau et entame ma transition vers le vélo.
Le vélo
La centaine de mètres à parcourir entre la fin de la nage et les vélos se fait à la course, mais une course très très lente. Je suis encore à bout de souffle. Je prends le temps de me poser 2-3 minutes à côté de mon vélo avant de partir. Clairement ce n’est pas recommandé si on cherche la performance, mais j’en avais besoin. Au final je passe presque 5 minutes 47 secondes en transition.
Je pars en vélo, ce n’est pas ce que je préfère, mais au moins, je pense que cela va être plus reposant que la nage. Oui, c’est plus facile que la nage, mais loin d’être reposant. Le parcours est composé de plusieurs montées qui vont me demander beaucoup d’effort sur mon vélo dont je contrôle très mal le changement de vitesse.
Mais le pire sera les virages à 180 degrés. Je manque plusieurs fois de tomber dans ces derniers et je suis forcé de ralentir à fond. Je me retrouve presque à l’arrêt sur certains passages.
L’épreuve est composée de 5 tours du même parcours. Ce n’est vraiment pas un scénario que j’aime. J’ai l’impression que cela ne va jamais finir. Mais d’un autre côté cela me permet d’apprivoiser les différents passages et je finis par avoir un meilleur rythme sur les derniers tours. Je n’ai qu’une hâte commencer la course.
La course à pied
Je rentre en vélo et fais une meilleure transition que la précédente, 2 minutes et 12 secondes. Et mon mental est au plus haut, je suis dans mon élément, la course à pied.
Je déchante très vite tout de même, car je ne suis pas du tout capable de courir au rythme que je m’étais fixé. Je ne pensais pas que la natation et le vélo se feraient autant sentir.
Pas de problèmes, je suis habitué à cela, je ralentis mon rythme pour être à l’aise. La suite est plutôt tranquille pour moi, je termine la course sur un petit sprint.
Le passage de la ligne d’arrivée fait vraiment plaisir.
Après
Au final, je me sentais bien après la course. La natation m’a vidé de mon énergie, mais je me suis adapté sur les autres épreuves pour ne pas finir totalement brûlé.
Je pense que j’aurai clairement pu me donner plus pendant la course, mais mon objectif était de finir, pas de faire une performance. Et je voulais absolument éviter de me blesser pour ne pas risquer de gâcher mon voyage au Pérou qui allait suivre.
J’ai même pu aller courrir quatre jours après sans soucis, pour un petit 8km tranquille.
C’est probablement cela l’avantage du triathlon par rapport à un marathon. Le fait de varier les sports fait que la course demande de l’énergie, mais est beaucoup moins traumatisante pour certains mouvements. À voir si je dirai la même chose pour un triathlon complet.
En tout cas c’est une expérience que j’ai vraiment appréciée. Et je serai curieux d’en faire un complet ou d’en refaire un demi. Mais cette fois je prendrais au moins 2-3 mois pour m’entrainer. Je pense que cela rendra l’épreuve beaucoup plus agréable.
Conclusion
Un article arrivera bientôt avec mes conseils si vous voulez vous lancer dans votre premier triathlon. Mais pour résumé : entrainez-vous, ne prenez pas cela à la légère, au risque de vous blesser. N’hésitez pas à ralentir. Et vous n’avez pas besoin d’avoir du matériel de fou, louer, emprunter ou acheter d’occasion, ce n’est pas cela qui vous fera finir votre course.
Enfin merci à mes parents qui nous ont supportés pendant la course et ont pris les photos. Merci aux parents de ma copine Marie-Pier d’avoir également fait le trajet pour nous supporter. Et merci à Marie-Pier, Marie-Noëlle et Marc-André qui m’ont entrainé dans cette épreuve un peu folle.
À bientôt pour de nouveaux défis.
Bonus :
Ma plus grande inspiration sur cette course, Udo un homme de 80/84 ans (je ne connais que sa catégorie d’âge), qui a terminé l’épreuve en 2 h 2 (de mémoire). Le temps maximal était de 2 h, mais ils l’ont quand même laissé terminer la course sous les applaudissements du public.
Je l’ai croisé plusieurs fois pendant la course et il ne lâchait rien. Même à la fin de sa course, il trouvait encore le temps de faire des blagues avec les gens qui l’acclamait.
J’ai trouvé cela vraiment inspirant, il n’y a pas d’âge pour réaliser des défis.
Merci Udo.